Interview découverte métier

Juliette Le Roux, vous êtes consultante en Développement Durable et en RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), en quoi consiste votre métier ?

Le périmètre du Développement Durable, et encore plus le concept de RSE demeurent complexes à appréhender pour les plus petites structures de nos réseaux d’entrepreneurs qui n’ont pas d’expert en interne, de temps et de budget à allouer à ces sujets.

Pour autant, les TPE, micro-entrepreneurs libéraux sont des citoyens responsables qui veulent inscrire leur activité dans la « bonne » direction. Le problème est qu’ils peuvent être déstabilisés voire découragés avant même de commencer par le jargon associé et les injonctions politiques, médiatiques ou institutionnelles contradictoires.

Ils peuvent aussi penser que « ce n’est pas pour moi », que cela ne concerne que les PME et plus grandes sociétés, ce qui n’est pas exact : chacun a un rôle à jouer.
Mon métier de consultante consiste à accompagner les entreprises, les collectivités territoriales, les établissements d’enseignement dans leur démarche.
 
Qu’est-ce qui vous a poussé à l’exercer ? (vocation ou cheminement)

J’ai grandi dans une famille attachée à la justice sociale, économique et environnementale, au respect des êtres vivants sous toutes leurs formes et diversité, au principe d’égalité des chances et d’accès à l’éducation. Cela constitue une bonne base je pense pour comprendre que les actions en faveur du Développement Durable doivent se faire selon une approche holistique et non pas de manière décousue. On voit trop souvent une confusion et une opposition entre environnement et économie par exemple, alors que ces 2 volets sont inextricablement liés et évoluent exclusivement dans le même sens, dès lors que l’on fait l’effort de les prendre par le bon bout.

Ensuite, ce sont les opportunités professionnelles qui m’ont confortée et confirmée dans mes choix. J’ai exercé pendant 20 ans le métier de Responsable de Développement Durable dans 2 secteurs industriels à fort impact (papier et électronique). Il y a 20 ans, lorsque l’on me demandait quel était mon métier, je n’avais pas d’autre choix que de répondre « un métier qui n’existe pas » tant cela était méconnu. D’ailleurs je l’exerçais sous une autre appellation qui a forgé mon parcours : Responsables Qualité, Sécurité, Environnement.

Avez-vous suivi une formation ?

Initialement diplômée universitaire (doctorat en Chimie), mon parcours professionnel m’a enrichie d’expériences et de formations (gestion des risques, certifications, labellisations, déclarations, audits, etc.). Le plus formateur a sans doute été l’exposition directe aux parties prenantes avec leur diversité d’attentes et de capacité : clients, fournisseurs, investisseurs, salariés, organismes non-gouvernementaux de veille et de notation, dans un contexte très international. Cela conduit à écouter beaucoup pour comprendre les enjeux différents et souvent divergents. Le point d’équilibre constitue justement une stratégie de Développement Durable efficace.

Ce qui m’a toujours le plus marqué, c’est le désarroi des plus petites structures (en particulier du côté fournisseurs) face aux injonctions des donneurs d’ordre.
Egalement très marquant est le manque de compréhension de ces enjeux, les interprétations qui en sont faites, par conséquent il y a un fort besoin de communiquer, d’éduquer, de faire monter en compétence tous les acteurs et fonctions dans la chaine de valeur.
C’est de ces 2 constats qu’est né mon engagement et mon désir de compléter mon expérience de mise en œuvre stratégique et opérationnelle par une offre de formation et de consulting. Il y a pour moi une dimension importante maintenant : passer de la pratique à une logique de partage des savoirs et expertise acquis.

Vous êtes installée depuis quand ? Pourquoi avoir décidé d’exercer en indépendant ?

Je me suis installée fin 2023. Comme indiqué ci-dessus, j’ai senti le moment venu de passer de la pratique au partage après 20 ans en entreprise, cela paraissait naturel et la prochaine étape logique.

Comment avez-vous connu la Maison des Professions Libérales ? Vous a-t-elle accompagné dans votre projet de création ?

Dans mon processus d’installation, j’ai été orientée vers la MPL, et cela s’est rélévé être une excellente chose : une source inépuisable de formations très pragmatiques et applicables immédiatement.
Passer du salariat à l’entreprenariat après 32 ans de carrière n’est pas une chose aisée !

Quelles prestations, ateliers proposez-vous ?

Je propose par exemple des ateliers d’analyse de risques, d’élaboration de stratégie, de mise en place de pilotage, d’évaluation de la chaine d’approvisionnement, etc.
Quelles sont vos principales satisfactions dans vos métiers ? Qu’est-ce qui vous rend la plus fière aujourd’hui dans votre quotidien ?
Transmettre des savoirs, partager l’expérience, simplifier et démystifier. Planter des graines pour le futur auprès des plus jeunes générations.
Auriez-vous quelques conseils à nous faire partager ?
Soyez convaincus que rien n’est aussi compliqué que cela en a l’air, prenez les choses le plus simplement possible.
Agissez à votre niveau, à votre échelle, dans votre environnement immédiat, cela fera toujours une différence.

Quels sont les enjeux dans le monde professionnel selon vous ?

Il est difficile de naviguer dans la complexité qui s’est installée au fil du temps, Cette complexité génère de l’anxiété et de l’agressivité entre des parties (individus, entreprise, institutions) qui pourtant partagent les mêmes défis et ont tout pour s’entendre si elles parvenaient à s’écouter. La submersion de trop d’information, souvent malheureusement de « fake news » est un problème absolument majeur. L’enjeu est de replacer la science (économique, sociale, environnementale) au centre.
 
Où peut-on vous contacter ?

Email : juliette.leroux22@outlook.com
Téléphone : 06 79 34 48 72
LinkedIn : https://fr.linkedin.com/in/sustainabilityprogram