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Portrait du Jour : Yves-Marie MAURER, Architecte
Lumière sur le nouveau Président du Conseil Régional de l'Ordre des Architectes : Yves-Marie MAURER
- Pouvez-vous vous présenter et décrire votre parcours ?
J’exerce la profession d’architecte depuis 1984, et 2 ans plus tard avec mon associé nous avons monté notre agence à Rennes. A ce jour, nous sommes 10 salariés et nous travaillons essentiellement sur le Grand Ouest.
Il y a quelques années, nos projets portaient essentiellement sur les Marchés Publics (Culture, enseignement, médico-social…) mais maintenant 50% de nos projets concernent la construction de logements privés mais aussi sociaux.
En plus de mes fonctions d’architecte, j’occupe le poste de Président du Théâtre de l’Arpenteur à Rennes et je viens d’être élu Président de l’Ordre des Architectes de Bretagne c’est-à-dire Président du Conseil Régional de l’Ordre des Architectes.
- Parmi vos différents projets d’architecture, quels sont ceux qui vous représentent le mieux ?
Celui qui est le plus connu à Rennes est le 4 Bis. Mais nous avons aussi construit sur le campus de Beaulieu et pour l’Ecole de Cachan à Ker Lann, des extensions de bâtiments avec pour caractéristiques des murs en terre capteurs d’énergie solaire dans une démarche bioclimatique.
Par ailleurs, nous avons gagné le concours « Plaisance », qui est un quartier situé aux prairies St Martin (à Rennes). Et nous allons prochainement commencer la construction d’une tour de bureaux dans le futur quartier d’affaires de la gare sud : Eurorennes. Nous réalisons également des projets médico-sociaux. Nous avons pu construire différents EHPAD - établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, aussi bien à Saint-Avé, qu’à Pont-l’Abbé, Saint-Brévin-les-Pins…
- Vous venez d’être élu président du Conseil Régional de l’Ordre des architectes, quelles sont les grandes lignes de votre mandat ? Et quelles sont les missions de l’Ordre des architectes ?
Je viens d’être élu sur une liste qui a la volonté d’essayer de remonter le niveau de rémunération de la profession. Je vais également assurer lors de ce mandat des missions dites régaliennes (gestion du Tableau des architectes, déontologie, litiges, représentation de la profession en Région…).
La défense de l’architecture passe par la défense des structures d’architectes mais actuellement celles-ci sont clairement en souffrances et inquiètes pour leur avenir.
Je rencontre beaucoup de confrères qui éprouvent des difficultés à exercer leur métier et nous arrivons aujourd’hui à une situation qui n’est plus tenable. L’architecture est une profession réglementée comme les médecins, il est important qu’elle soit organisée afin d’être en mesure de mieux se défendre. Si les agences ferment leurs portes, l’architecture sera fragilisée.
Quand un architecte est en difficulté financière, il a du mal à faire des projets intéressants, il faut être rentable. Je vois des confrères, qui avant de mettre la clé sous la porte, acceptent des projets qu’ils ne devraient pas accepter, ils n’ont pas les moyens de refuser ce travail ! L’architecture est une profession dont l’exercice se dégrade. Il est donc important de la porter, de la défendre.
- Avez-vous d’autres mandats professionnels ?
Oui, j’occupe le poste de Secrétaire Général d’un organisme de formations des architectes qui est le GEP Atlantique Bretagne-Pays de La Loire. Je suis également impliqué dans les Conseils d’Administration de l’ARAPL (association de gestion agréée) et de la Maison des Professions Libérales.
Suite à ma nomination de Président du Conseil Régional de l’Ordre des Architectes, j’ai dû démissionner de mon poste de secrétaire du syndicat de l’UNFSA Régional dont je suis toujours membre. Pour terminer, je fais également parti du Corps des Architectes-Conseil de l’Etat.
- Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux futurs architectes qui souhaitent s’installer en libéral ?
Il faut avoir conscience que c’est une profession qui a un rôle social. Le logement par exemple, c’est quelque chose d’important dans une vie, défendre l’architecture dans la ville c’est faire une ville plus accueillante. On dit souvent aux architectes « c’est nul ce que vous faites », mais très souvent ce n’est pas nous qui décidons. Et c’est à nous de nous battre, on doit faire de la résistance. Quand je vois que des jeunes n’ont pas cette idée là, ils pensent faire de l’architecture parce que c’est « beau ». Aujourd’hui, avec toutes les contraintes qu’on rencontre, on doit sans cesse se battre. Pour exercer ce métier, il faut avoir conscience qu’on souhaite améliorer la vie des gens. C’est cela qui est important !